La Cible

Octobre 2017

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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8 lacible | Octobre 2017 FINANCES Étude de cas Comme bon nombre de personnes, Anne-Lise n'a pas utilisé tous ses droits de cotisation au REER. Loin de là, même. C'est un objectif difficile à atteindre, surtout lorsqu'on a un enfant handicapé et que des imprévus financiers surviennent en cours d'année. À son institution financière, on lui a proposé d'emprunter pour cotiser à son REER. Est- ce qu'obtenir un prêt pour combler les déductions inutilisées peut s'avérer une stratégie efficace ? Pour se bâtir une retraite confortable, il n'y a pas de recette miracle. Il faut évaluer ses besoins futurs, se fixer des objectifs d'épargne réalistes et atteignables, et commencer à épargner le plus tôt possible. Or, atteindre ses objectifs financiers pour la retraite passe souvent par une cotisation maximale au REER. Si l'épargne systématique demeure la méthode à privilégier, il peut être avantageux dans certains cas d'emprunter pour investir dans son REER afin de tirer parti de tous les avantages fiscaux et financiers que cela comporte. Un investisseur qui envisagerait d'emprunter pour investir dans son REER devrait d'abord s'assurer que cette solution est la plus avantageuse en fonction de sa situation. Par exemple, les intérêts sur un emprunt REER ne sont pas déductibles, mais ceux du CELI non plus. Voici les cinq principaux facteurs à considérer lorsqu'on songe à emprunter pour cotiser au REER : EMPRUNTER POUR INVESTIR DANS SON REER : CINQ FACTEURS À CONSIDÉRER Daniel Laverdière A.S.A., Pl. Fin. Directeur principal Centre d'expertise Banque Nationale Gestion privée 1859 1. Le REER ou le CELI ? Avant de favoriser l'épargne dans un REER, il faut vérifier si le CELI est plus approprié à sa situation. La règle lorsqu'on doit effectuer ce choix est habituellement de comparer le taux effectif marginal d'imposition (TEMI) au moment de déduire les cotisations REER et au moment de retirer des sommes du REER. En présence d'un conjoint à faible revenu, le fractionnement des revenus à la retraite peut faire diminuer le taux d'imposition lors des retraits. Finalement, c'est souvent une combinaison du REER et du CELI qui est la meilleure option. Une cotisation au REER du conjoint peut également être considérée, dans certains cas. Notons que quand le CELI est à favoriser, il n'est plus nécessaire de s'empresser à cotiser dans les 60 premiers jours de l'année. 2. S'assurer que l'opération est rentable Anne-Lise devrait, avec l'aide de sa planificatrice financière, estimer le taux de rendement auquel elle peut s'attendre avec l'investissement REER. Il faut comparer ce taux au taux d'intérêt qu'elle devra payer sur son prêt REER. Si le rendement attendu est supérieur au taux d'emprunt, l'opération est rentable. Dans le cas contraire, Anne-Lise est perdante et le jeu n'en vaut pas la chandelle. Il vaut mieux alors se tourner plutôt vers l'épargne systématique pour investir de façon graduelle dans son REER et y réinvestir ses remboursements d'impôt. Le test du rendement versus le taux d'emprunt est aussi valable si on emprunte pour cotiser dans un CELI. Dans le cas du REER, à taux égal, il peut être avantageux d'emprunter si le taux de déduction excède le taux d'imposition au moment du retrait, mais il faut bien mesurer les effets parfois surprenants du TEMI. 3. Respecter son budget Le remboursement du prêt REER ne devrait pas mettre en péril l'équilibre de son budget ni de sa situation financière. Il est essentiel de se garder une marge de manœuvre pour faire face aux imprévus. De plus, il faut faire une analyse budgétaire pour comprendre pourquoi il était impossible d'épargner auparavant. L'idéal est de privilégier les prêts REER qui peuvent être remboursés sur une courte période et d'utiliser le remboursement d'impôt pour acquitter le prêt, en tout ou en partie. On tient à éviter d'avoir par la suite à retirer du REER si la pression du remboursement de la dette devient trop lourde. On aura alors « brulé » des droits de cotisation au REER.

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