La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.
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15 SUCCESSION Dans ces contextes, on touche aux valeurs morales, voire spirituelles, des personnes impliquées. Autant celles du patient et des mandataires ou personnes autorisées que celles du personnel médical. Afin de faciliter la réflexion des personnes impliquées qui auraient à accompagner ou à prendre une décision à la place de la personne concernée, il sera important d'être le plus clair possible. Une discussion avec les proches sur ses valeurs et ses volontés serait recommandée. Ses valeurs, son avis et ses expériences vécues pourront dans le temps modifier ses opinions. Dans une telle éventualité, il serait avisé de modifier ses volontés afin qu'elles reflètent le plus possible ses souhaits actualisés. Ce que la Loi concernant les soins de fin de vie ajoute, c'est la possibilité de donner par écrit des « directives médicales anticipées ». Ainsi, une personne pourra, dans un formulaire intitulé « Directives médicales anticipées en cas d'inaptitude à consentir à des soins » ou encore par acte notarié à cet effet, indiquer si elle consent ou non aux soins médicaux qui pourraient être requis par son état de santé au cas où elle deviendrait inapte à consentir aux soins. La loi prévoit que ces directives auront, à l'égard des professionnels de la santé y ayant accès, « la même valeur que des volontés exprimées par une personne apte à consentir aux soins ». L a n o u ve a u t é co n st i t u e d o n c l e c a ra c t è re contraignant de ces directives. En effet, la loi prévoit même qu'en cas de conflit entre des directives médicales anticipées et des volontés exprimées dans un mandat de protection, les directives prévalent. Bien entendu, la personne apte pourra en tout temps révoquer ses directives, mais elle ne pourra les modifier que par la rédaction de nouvelles directives, sur le formulaire prévu à cette fin ou par acte notarié. Revenons à notre étude de cas. Dans la situation que vit Jacqueline, il faut se poser un certain nombre de questions. Ainsi, à la suite de son AVC, Jean-Luc est-il ou non capable de consentir à des soins ? Cette situation est-elle irréversible ? Si oui, éprouve-t-il des souffrances physiques ou psychiques insupportables ? Jean-Luc a-t-il laissé des volontés quant à ses soins de fin de vie ? Selon les faits relatés, il semble que Jean-Luc n'est pas apte. S'il était apte, les démarches devraient être faites par lui et il devrait démontrer qu'il se qualifie. Comme il n'est plus apte, l'aide médicale à mourir ne peut être envisagée. Il faut dans ce cas s'en remettre aux dispositions concernant les soins de fin de vie. N'ayant aucun indice quant à un écrit laissé à cette fin, on pourrait se référer aux discussions qu'il aurait pu avoir avec ses proches à ce sujet (Jacqueline et les enfants), en espérant que tous ont eu la même version et ont la même compréhension de ses volontés. Dans une telle éventualité, le mandataire ou les proches pourraient probablement ne s'opposer qu'à des traitements médicaux qui auraient pour effet de prolonger inutilement sa vie ou encore, s'opposer à tout mode de réanimation, le cas échéant. Il ne s'agira pas alors d'aide à mourir.