La Cible

Mai 2015

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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9 FINANCES • Est-ce que ses ayants droit ou mandataires seront en accord avec cette stratégie ? Le graphique ci-dessous illustre la sensibilité reliée au taux d'emprunt et à la longévité. Imaginons une garantie de 100 000 $ qui augmente à un taux de 5 % annuellement (axe de gauche, zone grise). Si on débute dès 65 ans à emprunter, au taux de 5 % également, une somme de 6 902 $ annuellement (premier point de la courbe noire, axe de droite), le solde du prêt sera identique à la valeur de la garantie lorsqu'il existera 50 % de probabilité d'être en vie. Si le taux d'emprunt est de 8 % (courbe rouge), il ne faudrait pas emprunter plus de 4 473 $ pour se rendre à cette même probabilité. Bien entendu, planifier pour qu'il existe 50 % de probabilité que le prêteur utilise la garantie est très risqué. À une probabilité de survie de 10 %, si le taux d'emprunt est de 8 %, il faudrait réduire les retraits annuels à 3 174 $. Encore là, il demeure un risque de rappel non négligeable. Pour le réduire encore plus, il faudrait possiblement viser des retraits annuels de 2 939 $ ou 2 152 $, selon que le taux d'emprunt est de 7 % (courbe bleue) ou de 8 % (courbe noire). Et puisque le prêteur ne permet pas d'emprunter jusqu'à 100 % de la garantie, il faut réduire davantage les retraits annuels. Si, pour les besoins de l'illustration, nous utilisons plutôt une police vie entière avec participation (VEAP), la partie non garantie de la valeur de rachat peut varier fortement. La ligne directrice LD6 interdit de laisser croire que le scénario à taux réduit puisse représenter le « pire scénario ». Les écarts les premières années sont souvent modérés, mais l'effet exponentiel que l'on voit dans nos illustrations peut provoquer des écarts considérables à long terme. Plusieurs auront compris également qu'utiliser comme garantie un contrat de police universelle ayant un coût de mortalité de type temporaire renouvelé annuellement (TRA) peut devenir dévastateur si les rendements attendus ne sont pas au rendez-vous et si l'assuré « tarde à décéder ». Dans une police universelle, il y a également le risque de la fluctuation des marchés qui pourrait faire descendre la valeur de rachat. De plus, le rachat du contrat déclenchera une importante facture fiscale pour le titulaire. La différence entre la valeur de rachat moins le coût de base rajusté est imposée comme du revenu ordinaire. En conclusion, cette stratégie pourrait devenir une solution de dernier recours, si Réal manque d'actif pour les dernières années de sa vie. On s'aperçoit toutefois que les assureurs offrent un autre produit qui assure des revenus viagers et qui permet d'éviter la catastrophe en cas de longévité : la simple rente viagère qui, pour le même investissement de 100 000 $ à 65 ans, garantit des revenus supérieurs la vie durant. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

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