La Cible

Fonds de roulement Richesse actuelle Immobilier résidentiel Revenus futurs 20 lacible | Octobre 2015 DOSSIER On a beaucoup plus tendance à dépenser le fonds de roulement que l'argent que l'on a classé comme des revenus futurs. Par conséquent, une somme transférée à un compte d'un niveau hiérarchique inférieur dans la pyramide est plus susceptible d'être économisée à long terme. À titre d'exemple, il est possible que pour certaines personnes, il soit plus avantageux d'utiliser le CELI plutôt que le REER afin d'épargner pour la retraite. Mais avant de suggérer une telle avenue, il faudrait se demander comment le client classe les sommes investies dans un CELI par rapport à celles investies dans un REER. En effet, le client qui prévoit utiliser l'argent dans son CELI « en cas d'urgence » a probablement classé cet actif dans son compte richesse actuelle et il aura beaucoup plus tendance à le dépenser que s'il l'avait transféré à son REER, qu'il voit comme un compte de revenus futurs. Classification des revenus Les revenus sont également classés en fonction de leur source. Les individus ont tendance à utiliser différemment les fonds provenant de leur salaire que ceux provenant d'un gain fortuit ou inattendu, comme le billet de 20 $ oublié dans la poche d'un manteau l'hiver dernier. Aversion aux pertes De façon générale, les gens sont mal à l'aise lorsque certains de leurs comptes sont déficitaires. Cette FINANCE COMPORTEMENTALE : COMPTABILITÉ MENTALE ET CADRAGE Comme nous l'avons vu dans le numéro précédent, les individus utilisent un point de référence pour juger la valeur de chaque résultat possible lorsqu'ils prennent leurs décisions financières. Ce numéro est consacré à la comptabilité mentale et au cadrage, deux éléments qui ont une grande influence sur le point de référence utilisé pour prendre une décision financière. La comptabilité mentale est un concept qui tente de décrire le processus d'organisation, d'évaluation et de suivi des activités financières d'une personne ou d'une famille 1 . Selon cette théorie, les individus se créent des « comptes mentaux » quant à leurs dépenses, à leurs actifs et à leurs différentes sources de revenus. Développée par l'économiste Richard H. Thaler 2 de l'université de Chicago, la théorie de la comptabilité mentale met en lumière l'habitude des gens à attribuer une valeur différente à l'argent selon sa source ou selon son utilisation projetée. Postes budgétaires (catégories mentales de dépenses) Le regroupement des dépenses en catégories, qui permet d'allouer les fonds disponibles en fonction des priorités, sert de mécanisme d'autocontrôle. Une dépense imprévue qui n'a pas été assignée à un compte précis peut expliquer l'accumulation de dettes de carte de crédit, par exemple. Aussi, comme on l'a vu dans La Cible d'août 2015, plus la dette est élevée, moins son augmentation est perçue. C'est ce qu'on appelle la sensibilité marginale décroissante. Cet effet est bien illustré par des phrases du genre « au point où j'en suis… » ou « ce n'est pas quelques dollars de plus qui vont faire la différence ». Comptes d'actifs Les comptes semblent être classés en fonction de l'attrait pour une personne à les dépenser. Tout ce qui est fonds de roulement, comme un compte chèque, vient en premier. Ensuite, ce sont les actifs liquides et semi-liquides, qui sont considérés comme de la richesse actuelle. En troisième place, on trouve l'actif immobilier résidentiel et, en dernier lieu, le compte de revenus futurs, qui regroupe l'épargne-retraite et la valeur du capital humain. 1 R.H. THALER, « Mental Accounting Matters », (1999) Journal of Behavioral Decision Making, vol. 12, aux p. 183 à 206. 2 R.H. THALER, « Mental Accounting and Consumer Choice », (1985) Marketing Science, vol. 4, aux p. 199 à 214.

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