La Cible

Mai 2021

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

Issue link: https://digital.carswellmedia.com/i/1366375

Contents of this Issue

Navigation

Page 13 of 33

14 lacible | Mai 2021 ASSURANCE L'IMPORTANCE DE L'ASSURANCE VOYAGE Jean-Nagual Taillefer B.A.A., Pl. Fin. Président et conseiller principal Groupe Financier Praxis inc. Étude de cas Combien de planificateurs financiers ou de conseillers en sécurité financière analysent la couverture d'assurance voyage de leurs clients ou même vérifient s'ils en détiennent une ? Probablement bien peu… Or, pour une personne qui voyage, cette assurance trône au deuxième ou au troisième rang en importance, juste après l'assurance invalidité et l'assurance vie, selon qu'elle a ou non des enfants à charge. Pourquoi alors négliger cette protection ? Au-delà de la simple méconnaissance du produit ou du peu d'intérêt économique pour un représentant en assurance comparativement à la vente d'autres produits ou du fait qu'il n'est pas distribué par l'employeur du conseiller, l'assurance voyage est souvent relayée aux oubliettes parce que contrairement aux besoins d'assurance vie ou invalidité, il n'existe pas de méthode précise pour calculer les besoins d'assurance santé et, par conséquent, l'ampleur du besoin peut être minimisée. Les conséquences d'un problème de santé sont très variables ; parfois minimes, elles peuvent aussi être gigantesques, selon la nature des troubles de santé subis ainsi que l'endroit où les soins seront prodigués. « C'est [d'ailleurs] l'une des raisons pour lesquelles les dépenses catastrophiques sont couvertes par l'État dans [la plupart des] pays économiquement développés », nous rappelle La Collection de l'IQPF 1 . Certes, s'il est vrai que l'État couvre les dépenses d'un Québécois lorsque celui-ci se fait traiter au sein de la province, il en est tout autrement dès qu'il sort du Québec. Comment cela fonctionne-t- il ? Il y a deux choses à distinguer : l'endroit où les services sont reçus et le type de services reçus. Le site Internet de la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) donne d'ailleurs les précisions suivantes 2 : en ce qui a trait aux services reçus à l'étranger, il y a d'abord les services professionnels. Ces services comprennent les services rendus par un médecin, un dentiste ou un optométriste. 1 Voir Module 3, Chapitre 2.3, Évaluation des besoins d'assurance santé de La Collection de l'IQPF. 2 En ligne : . 3 En ligne : . Ensuite, il y a les services dits hospitaliers. Ces services incluent les services liés à un séjour à l'hôpital, ou encore les services de consultation externe d'un hôpital. Ils englobent, entre autres, les soins infirmiers, certains actes diagnostiques, l'hébergement (en salle) et l'administration de médicaments pendant une hospitalisation. Finalement, on retrouve également les services non couverts. Ces services comprennent tout le reste, soit : les services rendus par des professionnels qui ne sont ni médecin ni dentiste ou optométriste, les autres frais tels que les frais de chambre privée ou semi-privée, le transport d'urgence, le rapatriement au Québec ainsi que les frais de médicaments achetés ailleurs qu'au Québec, et ce, même s'ils sont prescrits par un médecin. Quant aux endroits, c'est relativement simple ; on doit distinguer les voyages hors province qui sont faits à l'intérieur du Canada (séjour au Canada) de ceux qui sont faits à l'étranger (séjour à l'étranger). Que ce soit au Canada ou à l'étranger, l'expression services non couverts est assez explicite. Ces services ne sont jamais pris en charge par l'État, peu importe le lieu où ils sont reçus ou prodigués. Or, certains de ces frais peuvent être imposants. Prenons l'exemple de cette Ontarienne qui s'est vue imposer des frais de 12 000 $ pour un transport aérien d'urgence entre deux hôpitaux en Nouvelle-Écosse 3 . Un exemple qui nous rappelle qu'il n'est pas nécessaire d'être à l'étranger pour que la facture soit salée. Il est à noter qu'on ne parle ici que des services non couverts. Ainsi, la facture peut s'allonger en fonction des frais pour services professionnels et hospitaliers… Dans la mesure où ces frais seraient couverts au Québec, le lieu (reste du Canada ou à l'étranger) où sont encourus les services professionnels n'a aucune incidence sur le montant qui sera remboursé ; ces frais seront remboursés jusqu'à concurrence des tarifs en vigueur au Québec, et ce, peu importe le montant déboursé par le voyageur. Naturellement, pour le voyageur le lieu de l'événement peut avoir une grande importance. En effet, toujours selon des exemples tirés du site de la RAMQ, les frais de service professionnel associés à une hospitalisation de huit jours en Caroline du Sud pour une pneumonie peuvent atteindre un peu plus de 10 500 $, alors que dans le cas d'une hospitalisation pour fracture ouverte du fémur en Ontario, ces frais atteignent un peu moins de 1 000 $. Cela dit, seuls, ces frais sont inquiétants, mais c'est surtout lorsque combinés aux frais de services hospitaliers que les conséquences de ne pas avoir d'assurance voyage peuvent devenir vraiment désastreuses.

Articles in this issue

Links on this page

Archives of this issue

view archives of La Cible - Mai 2021