La Cible

Mai 2021

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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28 lacible | Mai 2021 DOSSIER GESTION ACTIVE OU GESTION PASSIVE ? Alors que les marchés boursiers ont connu une grande volatilité en 2020, on peut se demander s'il vaut la peine d'investir dans des fonds communs de placement gérés activement qui tentent de surpasser le rendement de leur indice de référence. Le s i nve st i ss e u r s q u i n 'o n t p a s a cc è s a u x services de gestion exclusifs habituellement offerts aux clients à valeur élevée (dont la valeur des placements est supérieure à 250 000 $, en moyenne) dans les institutions financières peuvent eux aussi être sensibles à un écart de rendement dans leur portefeuille. Ces investisseurs vont investir en grande majorité auprès de leur institution financière, dans un portefeuille de fonds communs de placement à gestion active dont les frais de gestion oscillent entre 1 % et 3 %. Du côté des fonds gérés passivement, bien qu'il y ait un léger écart à cause des frais de gestion, les fonds qui se rapprochent le plus de l'indice de référence sont les fonds négociés en bourse (FNB) à gestion passive. Par exemple, l'indice S&P/TSX a obtenu un rendement de 5,6 % en 2020 alors que le FNB iShares S&P/TSX 60 Index ETF (XIU) a obtenu un rendement de 5,45 % après frais de gestion. La moyenne annuelle pour cette catégorie d'actif dans les fonds communs de placement a été de 0,8 %. Ce fut un peu extrême pour les fonds de cette catégorie en 2020 et nous y reviendrons plus tard dans l'analyse. Selon l'Investment Funds Institute of Canada (IFIC), les deux segments de l'industrie (fonds communs de placement et FNB) voient leurs ventes augmenter d'année en année. Pour les fonds communs de placement, les ventes nettes ont presque doublé l'année dernière, passant de 16,9 milliards de dollars en 2019 à 30,95 milliards de dollars en 2020. Les ventes nettes de FNB ont également augmenté, passant de 27,96 milliards de dollars en 2019 à 41,46 milliards de dollars en 2020. On voit donc que Amine Chbani MBA, Pl. Fin. Président - Consultant principal FinEduc Performance l'engouement des investisseurs canadiens envers les FNB continue de croître année après année. Mais ont-ils raison ? Depuis plusieurs années, les indices S&P Dow Jones (une division de S&P Global) publient le SPIVA Canada Scorecard, une étude qui effectue un comparatif entre des fonds gérés activement et leurs indices de référence pertinents. Leurs données d'analyse sont basées sur une période de 15 ans au niveau du marché américain et de 10 ans pour le marché canadien. Avant de passer à l'analyse, il est important de rap - peler que le rendement passé n'est pas garant du futur. Et bien sûr, même si le rendement est impor- tant dans le cadre de l'analyse, les autres facteurs tels que le rôle-conseil du planificateur financier, la discipline d'investissement et la structure fiscale et financière le sont tout autant. Pour les besoins de l'article, nous nous basons ex - clusivement sur les fonds communs de placement (on exclut les fonds distincts et autres produits d'investissement), car cela demeure le véhicule de placement le plus populaire auprès des investis- seurs qui investissent sur le marché boursier par le biais de leur institution financière. Le tableau 1 ci-contre présente l'analyse du Spiva Canada Scorecard pour les dix dernières années. Pour chaque catégorie de fonds, l'indice de réfé - rence est à la ligne juste au-dessus. Les fonds d'actions canadiennes se distinguent particulièrement par leur niveau de performance inférieur à leur indice de référence. Ces fonds ont affiché un sombre 4,8 % de moins que l'indice com - posé S&P/TSX l'année dernière, la pire performance relative de toutes les catégories de fonds. L'écart sur une période de 10 ans est de 1,27 %, toujours en faveur de l'indice de référence. Aussi, sur 10 ans, le FNB à gestion passive XIU a réalisé un rendement annuel moyen de 6,03 %. De leur côté, les fonds d'actions canadiennes de petite et moyenne capitalisation ont connu une année 2020 record, seulement 22 % n'ayant pas réussi à battre l'indice complémentaire S&P/TSX. Ces fonds méritent particulièrement des éloges pour avoir gagné en moyenne 14,3 % en 2020, con - tre seulement 5,97 % pour leur indice de référence (le FNB iShares S&P/TSX Completion Index ETF (XMB), avec un rendement en 2020 de 5,97 %). Cependant, les résultats ont été un peu moins tri - omphants sur un horizon de placement plus long, puisque l'écart de rendement se creuse légèrement

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