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FINANCES
nécessaire au risque relié aux actions, car le levier a
un effet multiplicateur sur la volatilité.
Puisqu'on vise à respecter le profil d'investisseur,
la solution suggérée devient alors l'image C du
graphique, donc l'élimination de la dette et le
rééquilibrage du portefeuille selon la tolérance au
risque.
Dans notre exemple, l'emprunt a été restructuré
pour s'assurer de rendre les intérêts déductibles.
Sans déduction, la présence de la dette devient
encore plus douteuse.
On pourrait ainsi croire que tous les propriétaires
ayant emprunté pour s'acheter une maison (intérêts
non déductibles) ne devraient épargner que si
leur portefeuille est constitué à 100 % d'actions.
Toutefois, quand les sommes sont dans le REER
ou le CELI, la perte fixe sur les titres à revenu fixe
est encore présente, mais atténuée. Dans ce cas, il
faut plutôt voir l'épargne dans le REER et le CELI
comme la constitution d'un fonds permettant de
faire face à des risques, par exemple une perte
d'emploi. Consacrer ses efforts à effacer toute la
dette sans faire aucune épargne devient alors un
risque sur le plan de la gestion budgétaire. De plus,
lorsque l'investisseur détient des sommes dans un
REER et un CELI en même temps qu'une dette, cela
nous permet de l'éduquer sur le comportement des
marchés financiers, information utile pour enrichir
sa compréhension des fluctuations boursières.
Finalement, commencer à épargner tôt prolonge la
période de présence dans les marchés financiers.
Il est connu qu'investir sur de longues périodes
permet de « lisser » les hauts et les bas des marchés,
réduisant ainsi le risque.
Le présent article illustre comment des décisions
financières, comme l'emprunt pour acheter un chalet,
peuvent avoir une incidence sur la répartition d'actifs
réelle et entraîner des risques insoupçonnés. Dans le
scénario de l'image A du graphique, un investisseur
pourrait croire qu'il respecte son profil d'investisseur
selon lequel il devrait se limiter à investir 50 % de son
portefeuille dans des titres de croissance. La réalité
après l'emprunt, c'est que l'image A est en fait l'image
B, qui reflète une répartition de 71 % en titres de
croissance, avec en plus une perte fixe. Si le client n'est
pas en mesure de tolérer le risque relié au scénario de
l'image B, il devrait encore moins tolérer le scénario
de l'image A. Quand on cherche à bien positionner le
portefeuille d'un client pour respecter la convenance
des placements, il faut porter attention aux deux
côtés du bilan ; en regardant uniquement le côté des
actifs, « l'équilibre » n'est qu'une illusion ! Ainsi, tout
comme il y a la planification financière intégrée, il y a la
conformité intégrée : il faut avoir une vision très large
et bien connaître son client et sa situation globale.