La Cible

Octobre 2020

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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9 FINANCES nécessaire au risque relié aux actions, car le levier a un effet multiplicateur sur la volatilité. Puisqu'on vise à respecter le profil d'investisseur, la solution suggérée devient alors l'image C du graphique, donc l'élimination de la dette et le rééquilibrage du portefeuille selon la tolérance au risque. Dans notre exemple, l'emprunt a été restructuré pour s'assurer de rendre les intérêts déductibles. Sans déduction, la présence de la dette devient encore plus douteuse. On pourrait ainsi croire que tous les propriétaires ayant emprunté pour s'acheter une maison (intérêts non déductibles) ne devraient épargner que si leur portefeuille est constitué à 100 % d'actions. Toutefois, quand les sommes sont dans le REER ou le CELI, la perte fixe sur les titres à revenu fixe est encore présente, mais atténuée. Dans ce cas, il faut plutôt voir l'épargne dans le REER et le CELI comme la constitution d'un fonds permettant de faire face à des risques, par exemple une perte d'emploi. Consacrer ses efforts à effacer toute la dette sans faire aucune épargne devient alors un risque sur le plan de la gestion budgétaire. De plus, lorsque l'investisseur détient des sommes dans un REER et un CELI en même temps qu'une dette, cela nous permet de l'éduquer sur le comportement des marchés financiers, information utile pour enrichir sa compréhension des fluctuations boursières. Finalement, commencer à épargner tôt prolonge la période de présence dans les marchés financiers. Il est connu qu'investir sur de longues périodes permet de « lisser » les hauts et les bas des marchés, réduisant ainsi le risque. Le présent article illustre comment des décisions financières, comme l'emprunt pour acheter un chalet, peuvent avoir une incidence sur la répartition d'actifs réelle et entraîner des risques insoupçonnés. Dans le scénario de l'image A du graphique, un investisseur pourrait croire qu'il respecte son profil d'investisseur selon lequel il devrait se limiter à investir 50 % de son portefeuille dans des titres de croissance. La réalité après l'emprunt, c'est que l'image A est en fait l'image B, qui reflète une répartition de 71 % en titres de croissance, avec en plus une perte fixe. Si le client n'est pas en mesure de tolérer le risque relié au scénario de l'image B, il devrait encore moins tolérer le scénario de l'image A. Quand on cherche à bien positionner le portefeuille d'un client pour respecter la convenance des placements, il faut porter attention aux deux côtés du bilan ; en regardant uniquement le côté des actifs, « l'équilibre » n'est qu'une illusion ! Ainsi, tout comme il y a la planification financière intégrée, il y a la conformité intégrée : il faut avoir une vision très large et bien connaître son client et sa situation globale.

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