La Cible

Octobre 2020

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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8 lacible | Octobre 2020 FINANCES Imaginez quelqu'un qui veut acheter un chalet. Si cette personne n'a pas de sommes dans des placements non enregistrés, la question ne se pose pas ; dans l'incapacité de payer, l'emprunt est la seule solution. Toutefois, quelqu'un qui a un excédent budgétaire devrait se demander s'il doit accélérer le remboursement de ses dettes ou simplement faire de l'épargne non enregistrée. Bien entendu, on devrait toujours prioriser le CELI, le REER ou le REEE par rapport aux placements non enregistrés. I c i , n o u s exa m i n e ro n s u n e s i t u a t i o n o ù l e consommateur a un placement non enregistré de 1 000 000 $ et que ce dernier souhaite acquérir un chalet d'une valeur de 300 000 $, tout en apportant quelques comparaisons avec les véhicules enregistrés. Est-ce que ce consommateur doit utiliser les sommes non enregistrées pour payer son chalet comptant, ou faire un emprunt ? Si on opte pour l'emprunt, on réalise rapidement que les intérêts ne seraient aucunement déductibles, car l'emprunt n'est pas fait pour gagner un revenu. On devine que de rendre les intérêts déductibles est plus favorable, ce qui est facilement réalisable en utilisant l'épargne non enregistrée afin de payer pour le chalet, pour ensuite emprunter la même somme dans le but de réaliser du revenu de placement. Le deuxième scénario est meilleur que le premier, mais existe-t-il un scénario qui serait encore meilleur ? Prenons l'exemple d'un investisseur qui a un portefeuille équilibré réparti comme suit : 50 % en croissance, 45 % en titres à revenu fixe et 5 % en liquidités. Cet investisseur décide d'utiliser cet actif pour acheter un chalet et emprunte immédiatement pour reconstituer son placement. Ce scénario est représenté par l'image A et la dette A (intérêts déductibles) dans le graphique ci-contre. Selon les Normes d'hypothèses de projection de l'IQPF et de FP Canada, il est très probable que le taux d'emprunt (net de la déduction d'impôts) EMPRUNTER POUR UN CHALET… OU PAYER COMPTANT ? Daniel Laverdière A.S.A., Pl. Fin. Directeur principal Centre d'expertise Banque Nationale Gestion privée 1859 excédera à long terme le rendement des titres à revenu fixe et des liquidités (net d'impôts et de frais de gestion). En juillet 2020, le taux préférentiel tournait autour de 2,35 %... Mais le rendement des titres à revenu fixe était majoritairement sous 1,00 %. Ainsi, même si les bas taux actuels sont souvent évoqués comme raison d'emprunter, il est préférable d'opter pour une perspective à long terme. En jumelant la dette avec les rendements les plus faibles du portefeuille, on observe une « perte fixe ». Si les titres à revenu fixe étaient plutôt dans des véhicules enregistrés, comme le REER ou le CELI, en rendant (indirectement) les intérêts déductibles, on s'approcherait de la neutralité. Toutefois, en ce qui concerne les liquidités, la perte fixe demeure. Dans le graphique, l'image B est simplement l'image A dans laquelle on décide d'enlever la « perte fixe ». On utilise les titres à revenu fixe pour éliminer la dette. Toutefois, on constate que 71 % du portefeuille est alors en croissance (500 000 $/700 000 $), ce qui ne respecte plus la tolérance au risque du client. En réalité, l'image B, qui semble trop risquée, l'est quand même moins que l'image A : l'image A = l'image B avec une perte récurrente. En effectuant nos projections selon les Normes d'hypothèses de projection, nous prévoyons que le coût d'emprunt surpasse de 1,50 % le rendement des titres à revenu fixe. Si les titres à revenu fixe de l'image A étaient plutôt essentiellement dans le REER ou le CELI, la perte fixe reliée à cette classe d'actifs serait, au mieux, nulle… Mais le profil d'investisseur devient alors une illusion, car on a en fait 71 % du portefeuille en croissance au lieu de 50 %. L'image serait différente si le chalet devenait une composante du portefeuille de placement… Même s'il ne s'agit pas d'un bien producteur de revenus et qu'il ne devrait donc pas entrer dans la répartition d'actifs, un client qui possède un bien immobilier dont la valeur surpasse de beaucoup la valeur de son portefeuille pourrait estimer que le risque est moins grand. Il faudrait alors déterminer à quelle classe d'actifs le chalet appartient ! Toujours en nous fiant aux Normes d'hypothèses de projection, les titres de croissance devraient (à long terme) surpasser le taux d'emprunt, mais encore faut-il avoir la tolérance

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