La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.
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8 lacible | Août 2020 FINANCES Étude de cas Marc-André se pose de bonnes questions. À 57 ans et à quelques années de sa retraite, qu'il compte prendre à 60 ans, il est normal de chercher à connaître les impacts à long terme d'une correction boursière sur son plan financier. Son planificateur financier l'avait préparé à une telle éventualité en lui expliquant l'importance de respecter son horizon de placement et de rééquilibrer son portefeuille régulièrement, entre autres. Mais comment répondre à un client qui panique en voyant les marchés s'effondrer ? L'objectif de cet article n'est pas d'aborder la répartition d'actifs dans le portefeuille du client selon son profil de risque ; parfois, des questionnements comme celui de Marc-André découlent tout simplement d'une tolérance au risque plus faible qu'anticipé. Phénomène normal, les questionnements sur les effets de la volatilité des marchés surviennent surtout lors des baisses. Après une montée des marchés, on verra rarement un épargnant questionner son planificateur financier à savoir s'il peut se servir de cette hausse pour réviser son plan ! Est-ce le temps d'accélérer les cotisations au CELI ou au REER pour profiter d'une chute ? Jamais la question de reporter les cotisations CELI ou REER n'est soulevée lorsque la bourse vient de faire un bond. Une envolée boursière… on change tout ? Il arrive souvent qu'une chute des marchés vienne corriger un vent d'optimisme qui existait au préalable. L'investisseur peut avoir la mauvaise tendance de croire que lorsqu'on est dans des sommets, ces valeurs deviennent un acquis. Dans un creux non plus, il ne devrait pas croire que ses valeurs y resteront figées. UNE CORRECTION BOURSIÈRE… ON CHANGE TOUT ? Daniel Laverdière A.S.A., Pl. Fin. Directeur principal Centre d'expertise Banque Nationale Gestion privée 1859 E n m o d e a c c u m u l a t i o n c o m m e e n m o d e décaissement, la séquence des rendements est importante. Bénéficier d'un gain boursier de 30 % quand on commence tout juste à épargner a moins d'impact que de réaliser ce gain à un âge avancé, alors que notre épargne est essentiellement réalisée. Le graphique suivant illustre l'effet à long terme du marché canadien tel qu'évalué par l'indice de rendement total du S&P/TSX. On y voit notamment deux investisseurs malchanceux, représentés par la ligne verte et la ligne noire, qui ont commencé à investir à de mauvais moments. Il est facile de regretter ces dépôts a posteriori… Il demeure néanmoins instructif de voir le rendement sur une longue période ; celui-ci tourne autour de 3 à 4 % avant frais. Dans la vraie vie, ces investisseurs auraient normalement investi des sommes à différents moments dans le temps (idéalement par l'épargne systématique) et l'investissement pendant les périodes plus creuses ferait en sorte d'accroître leur moyenne au bâton. En période de décaissement, c'est le miroir inverse ; on fait plutôt des retraits systématiques mensuels, annuels ou simplement à des dates irrégulières. Lorsque l'actif devait servir à acheter à court ou moyen terme un bien de consommation important comme un chalet, l'impact est alors très réel. C'est la raison pour laquelle détenir des actions pour ce genre de projet est déconseillé. En fait, si un plan est bien fait, avec un décaissement prévu selon une probabilité de survie éloignée, l'impact d'une chute des marchés est habituellement moins marqué en raison de l'étalement des retraits dans le temps. Les retraits annuels ne représentent normalement qu'un faible pourcentage de l'actif ; il est peu commun de tout décaisser l'année même du début de la retraite. Une trop forte cadence de retraits est souvent le réel piège lors d'une mauvaise séquence boursière. L'histoire compte plusieurs périodes de rebonds