La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.
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8 lacible | Mai 2019 FINANCES Étude de cas Une fois à la retraite, Marcel aura différents comptes. Il détiendra possiblement un compte non enregistré, un CELI, un REER et des sommes dans sa société. Il pourrait d'instinct décider d'effectuer en premier tous les retraits non taxables et ainsi vider le compte non enregistré, puis le CELI. Est-ce toutefois optimal ? À titre d'exemple, examinons la situation théorique en 2019, à 65 ans, avec les accumulations suivantes : 200 000 $ en non enregistré, 100 000 $ dans le CELI et 500 000 $ chacun dans le REER et dans une société. On présume ici que les deux comptes d'impôt en main remboursable au titre de dividendes (IMRTD), le compte de dividende en capital (CDC) et le compte de revenu à taux général (CRTG) sont inexistants, ayant été versés annuellement pendant la période d'accumulation dans la société. Pour compléter le portrait, ajoutons une rente du Régime de rentes du Québec (RRQ) de 12 000 $ et un coût de vie de 65 000 $ (indexé). Le rendement est de 4 % en intérêts seulement et l'inflation est à 2 %. L'hypothèse que le rendement provient à 100 % des intérêts vise simplement à isoler l'impact de l'ordre des retraits imposables. Si on laisse s'épuiser les sommes non taxables en premier (retraits du CELI suivant l'épuisement du compte non enregistré) et qu'on commence les retraits du REER, du FERR et de la société en 2025 (à 71 ans), étalés jusqu'en 2044, l'image de l'actif restant au début de 2045 (à 91 ans) ACCÉLÉRER LES RETRAITS DU REER OU DE LA SOCIÉTÉ ? Daniel Laverdière A.S.A., Pl. Fin. Directeur principal Centre d'expertise Banque Nationale Gestion privée 1859 est un solde FERR de 94 000 $. Le graphique illustre ce montant à la colonne « scénario de base ». Selon cette approche, il y aura moins de revenus imposables dans les six premières années, provenant essentiellement de la rente du RRQ et des revenus de placement décroissants. En sortant des sommes du REER ou de la société dès 2019, on fait moins de report d'impôts. Toutefois, on profite de taux progressifs plus bas et on étire aussi l'utilisation du CELI. Dans ce cas-ci, on ne fait pas les retraits en fonction des besoins pour combler le coût de vie, mais plutôt dans le but d'atteindre un taux moyen d'imposition plus uniforme tout au long de la retraite. Si on débute les retraits de la société dès 65 ans et qu'on les étale jusqu'à 91 ans, l'image de l'actif restant au début de 2045 est un FERR de 175 000 $ (colonne « Accélère SO » dans le graphique). Au contraire, si on décide de ne débuter les retraits de la société qu'en 2025 et qu'on force un retrait annuel des FERR d'un montant similaire (environ 24 000 $) dès 2019, le solde de l'actif en 2045 est de l'ordre de 122 000 $ (colonne « Accélère REER » dans le graphique). En procédant de cette façon, cela a néanmoins fait en sorte d'avoir épuisé le CELI et le compte non enregistré avant 2045. Cette constatation qu'il est avantageux de favoriser le retrait de la société avant le retrait du REER n'est pas surprenante. Dans un premier temps, un dividende est moins taxé qu'un revenu ordinaire. De plus, l'environnement REER/FERR est fiscalement plus avantageux que l'environnement des revenus de placement dans la société.