La Cible

Mai 2019

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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13 ASSURANCE Jean-Nagual Taillefer B.A.A., Pl. Fin. Président et conseiller principal Groupe Financier Praxis Inc. Étude de cas Est-ce que Marcel et Marcia devraient souscrire une assurance invalidité ? Habituellement, lorsque l'on mentionne l'assurance invalidité, ce qui vient à l'esprit se limite à la notion de remplacement de revenu que l'on associe aux assurance salaire et assurance remplacement de revenu. On pense donc à une assurance qui prévoit le versement d'une rente pour compenser la perte de rémunération (salaire, commissions, revenus nets de profession, etc.) d'un assuré advenant son incapacité (partielle ou complète, selon le contrat) à travailler à la suite d'un accident ou d'une maladie. Or, la notion d'assurance invalidité est plus vaste que cela. Elle réfère également à : • L'assurance invalidité frais généraux, qui prévoit le remboursement des dépenses nécessaires au maintien de l'exploitation de l'entreprise de l'assuré ; • L'assurance invalidité rachat de parts, qui prévoit une compensation permettant le financement de la clause d'invalidité à long terme d'une convention entre actionnaires ou sociétaires ; • L'assurance invalidité personne-clé, qui permet de dédommager une entreprise pour les pertes occasionnées à la suite de l'invalidité d'un employé-clé ; • L'assurance invalidité épargne-retraite, qui verse une rente dans un compte en fiducie qui sera disponible au moment de la retraite lorsque l'assuré aura atteint l'âge de 65 ans, soit généralement lorsque la rente d'invalidité perte de revenu cesse ; • L'assurance prêt en cas d'invalidité, qui prévoit le paiement des mensualités d'un prêt pour une période déterminée. Pour chacun de ces cas, sauf peut-être l'assurance invalidité retraite et l'assurance remboursement de prêt, qui servent habituellement de complément à une assurance remplacement de revenu lorsque celle-ci est insuffisante, il est relativement simple de comprendre l'importance de chacune des protections en cas d'invalidité. On peut même affirmer que dans la plupart des cas énumérés, une couverture d'assurance invalidité est aussi importante, sinon plus, qu'une couverture en assurance vie. Toute autre considération mise à part, la capacité de travailler d'un individu a une certaine valeur économique et la perte encourue sera la même qu'il s'agisse d'un décès ou d'une invalidité permanente. Cette perte économique, nommée « valeur du capital humain 1 », représente la valeur actualisée de l'ensemble des revenus de travail futurs d'un individu. Il existe une règle empirique pour calculer la valeur actualisée de production du capital humain. Il suffit de multiplier la production annuelle par le nombre d'années avant la retraite. Disons que Marcia fait 50 000 $ par année et que, pour simplifier les calculs, elle désire prendre sa retraite dans 30 ans. Avec ces données, nous obtenons 1 500 000 $, soit 50 000 $ multipliés par 30. Cette règle est valable si le taux d'indexation est égal au taux de rendement après impôts. Si le taux de rendement est supérieur au taux d'indexation, alors la valeur du capital humain sera inférieure à la règle empirique, et vice- versa. Naturellement, la valeur du capital humain d'un individu sera à son maximum au moment de quitter les bancs d'école et de commencer à travailler et elle diminuera progressivement jusqu'au moment de la retraite. Dans le même ordre d'idées, prenons le cas de l'assurance remplacement de revenu et comparons les conséquences financières d'un décès à celles d'une invalidité permanente. Dans les deux cas, la capacité qu'a un assuré de générer un revenu disparaît. Cependant, lors d'une invalidité, les dépenses de l'assuré demeurent et pourraient perdurer bien au- delà de la période de « travail actif ». Dans certains cas, elles pourraient même augmenter, alors qu'en cas de décès ces dépenses disparaissent de façon définitive. Toutes choses étant égales par ailleurs, on peut ainsi affirmer que les conséquences financières d'une invalidité permanente sont plus importantes que celles d'un décès. Un raisonnement similaire pourrait aussi s'appliquer à l'assurance prêt en cas d'invalidité (en contexte ASSURANCE INVALIDITÉ : VAUT-ELLE SON PESANT D'OR ? 1 Pour plus de détails sur cet aspect, voir La Collection de l'IQPF – Module 3, section 1.2.1.1 — Conséquences financières d'une invalidité.

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