La Cible

Mai 2018

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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16 lacible | Mai 2018 PLACEMENTS LES RENDEMENTS PASSÉS, GARANTS DE L'AVENIR ? Denis Preston CPA, CGA, FRM, Pl. Fin. Formateur et consultant Étude de cas Paul choisit ses placements en se fiant aux rendements passés. Mais quels rendements, au juste ? • S'il achète des dépôts à terme, se fie-t-il aux taux d'intérêt d'il y a 5 ans, 10 ans, 20 ans, 30 ans ou aux taux actuels ? • S'il achète des obligations individuelles, se fie-t- il aux taux d'intérêt d'il y a 5 ans, 10 ans, 20 ans, 30 ans ou aux taux actuels ? • S'il achète des fonds d'obligations, se fie- t-il aux taux de rendement des 5, 10, 20 ou 30 dernières années, ou aux taux actuels (le rendement à l'échéance des obligations détenues par le fonds) ? • S'il achète des actions, se fie-t-il aux taux de rendement des 5, 10, 20 ou 30 dernières années ? Selon la Banque du Canada, les taux affichés par les banques pour des dépôts à terme de 5 ans étaient de 1,80 % en décembre 2012 (il y a 5 ans) et de 1,05 % en décembre 2017. Force est de constater qu'il n'est pas pertinent de se baser sur des taux d'intérêt passés pour faire l'achat de dépôts à terme ou d'obligations individuelles. Pour ce qui est des fonds d'obligations canadiennes, en date du 31 décembre 2017, leurs rendements moyens étaient de 1,8 % sur un an, 1,4 % sur 3 ans, 1,8 % sur 5 ans et 3,4 % sur 10 ans 1 . Comme pour les rendements passés des dépôts, ces rendements ne sont pas des indicateurs des rendements futurs. De plus, le rendement des obligations en période de baisses des taux d'intérêt (le passé) n'est pas représentatif des rendements en période de stabilité ou de hausses des taux d'intérêt (le futur ?). Toujours en date du 31 décembre 2017, les rendements moyens des fonds d'actions américaines étaient de 13,4 % sur un an, 9,7 % sur 3 ans, 16,3 % sur 5 ans et 7,0 % sur 10 ans 2 . Auquel de ces rendements devrait- on se fier ? Et pourquoi les rendements passés des fonds d'actions seraient-ils plus pertinents pour prédire les rendements futurs que ceux des fonds d'obligations ? Certains pourraient être tentés d'utiliser la croissance des bénéfices comme un indicateur sélectif. Voici ce qu'en pense Robert J. Shiller, qui a reçu le prix Nobel d'économie 3 en 2013 pour « ses analyses empiriques du prix des actifs financiers » 4 : Mais quand Campbell et moi-même avons étudié la croissance des bénéfices aux États-Unis avec des données historiques à l o n g te r m e, n o u s avo n s co n st at é qu'elles n'étaient pas très favorables à l'extrapolation. Depuis 1881, la corrélation entre la croissance des revenus réels de la dernière décennie avec le taux de capitalisation des bénéfices est positive de 0,32 point. Mais il n'y a aucune corrélation entre le ratio CAPE et la prochaine croissance réelle des revenus sur dix ans. Et la croissance des revenus réels par action pour l'indice composé des prix des actions S&P au cours des dix années précédentes a été négativement corrélée (- 17 % depuis 1881) avec la croissance des revenus réels au cours des dix années suivantes. C'est le contraire d'une montée en puissance. Cela signifie que la bonne nouvelle relative à la croissance des revenus au cours de la décennie passée est (légèrement) une mauvaise nouvelle relativement à la croissance des revenus futurs. 5 1 Voir : . 2 Ibid. 3 Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel. 4 Voir : . 5 Voir : . Le CAPE est le ratio cours-bénéfice sur 10 ans.

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