La Cible

Mai 2022

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

Issue link: https://digital.carswellmedia.com/i/1466835

Contents of this Issue

Navigation

Page 25 of 35

26 lacible | Mai 2022 PLACEMENTS de faire notre analyse risque-rendement comme préconisé par la TMP. Volatilité ou corrélation moindre ne veut pas dire nécessairement moins risqué Malgré ses limitations, la TMP est utile en finances personnelles, car elle attire notre attention sur le tandem rendement/risque. Cependant, les concepts de volatilité et de corrélation sont trop souvent utilisés pour mousser certains produits, par exemple en « inventant » des catégories d'actifs qui seraient moins risqués ou qui seraient moins corrélés avec les actions ou les obligations. Notamment, les actifs « réels », les actions d'une société privée (non cotée en bourse), la valeur de rachat d'une assurance vie avec participation (VEAP), etc. Qu'un immeuble (ou un autre actif) soit détenu personnellement, par une société privée ou par une société publique (cotée en bourse), son risque est le même, il produit les mêmes flux financiers. Ce qui diffère est son mécanisme d'évaluation : une société publique est évaluée chaque jour (ce qui augmente la volatilité de son prix), alors qu'une société privée est évaluée beaucoup moins fréquemment et, dans bien des cas, sans qu'une offre d'achat réelle existe. Le prix des comparables peut dater de plusieurs mois, et les hypothèses d'évaluation peuvent être discutables, alors que le prix des actions d'une société publique est déterminé par le prix que le dernier acheteur a payé. Si vous désirez baisser la volatilité et la corrélation du portefeuille d'un client, il suffit de remplacer les obligations par des certificats de placement garanti (CPG). Sur le relevé du client, la valeur du CPG n'est pas affectée par la variation des taux d'intérêt. Le « risque » des portefeuilles d'obligations La nouvelle version du Règlement 31-103 oblige aussi les représentants à mieux connaître les produits qu'ils offrent. Trois données sont particulièrement importantes pour évaluer leur risque. En voici un exemple : Données 5 Rendement approximatif 6 sur 1 an selon la variation des taux d'intérêt Aucune Baisse de 1 % Hausse de 1 % Rendement pondéré à l'échéance : 3,2 % Durée 7 : 8 ans Frais = 1 % Rendement pondéré à l'échéance moins les frais = 3,2 % - 1 % = 2,2 % Durée en % + rendement pondéré à l'échéance moins les frais = 8 % + 3,2 % - 1 % = 10,2 % - durée en % + rendement pondéré à l'échéance moins les frais = - 8 % + 3,2 % - 1 % = - 5,8 % 5 La plupart des fonds publient ces trois données une fois par mois. Vous pouvez aussi consulter la section « portefeuille » de votre fonds sur le site de Morningstar. 6 Présuppose que tous les taux, indépendamment de leur échéance et de leur cote de crédit, augmentent du même pourcentage en même temps. 7 À ne pas confondre avec l'échéance moyenne, « duration » en anglais. Ces calculs présupposent que la variation des taux s'effectue à la fin de l'année. Si la variation des taux est en début d'année, il faut ajouter (si les taux montent) ou soustraire (si les taux baissent) 1 % aux résultats des deux dernières colonnes ; si la variation est en milieu de l'année, on ajoute ou soustrait 0,5 %. Faut-il tenir compte du régime de retraite de Maxime ? Selon le Règlement 31-103, la réponse est oui, il faut tenir compte de la situation globale du client. Seule une personne concentrée uniquement sur la vente ne tient compte que des actifs qu'elle gère. Elle est concentrée sur ses produits et non sur son client, ce qui n'est pas le cas du planificateur financier de Maxime. Tenir compte de son régime de retraite ne veut pas dire qu'il faille en faire une catégorie d'actifs particulière. Puisque le régime de retraite de Maxime est un régime de retraite simplifié, il faut tenir compte de ses choix de placements et séparer ceux-ci selon que ce sont des titres de participation (actions, immeubles, etc.) ou des titres de prêt (revenu), comme pour un fonds diversifié ou la valeur de rachat d'une assurance vie universelle. Si son régime était à prestations déterminées, il faudrait alors le classer dans les titres de revenu ; idem pour une rente viagère ou la valeur de rachat d'une VEAP. Quel est le risque pour Maxime ? Le risque pour Maxime est-il de voir son portefeuille subir une volatilité de 20 %, une correction de 40 % ou de ne pas atteindre ses objectifs financiers ? Le risque qu'il devienne totalement invalide et que son assurance ne remplace que les 2/3 de son salaire est-il plus important que le risque d'un krach du marché des actions qui dureraient quelques années ? Parfois, la tolérance au risque des clients varie parce que les corrections des marchés coïncident avec leur divorce ou avec le fait que leur maison nécessite des réparations importantes, ou parce qu'ils subissent du harcèlement au travail, ou simplement parce que leur résilience financière à court terme est faible du fait qu'ils n'ont pas de fonds d'urgence capitalisé (voir à ce sujet l'article Assurance du présent numéro de La Cible : « Les franchises en assurance et la résilience financière »). Si nous attirons l'attention du client sur le rendement passé de telles actions ou tels fonds, il

Articles in this issue

Archives of this issue

view archives of La Cible - Mai 2022