La Cible

Octobre 2021

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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29 type sera aussi le même avant et après impôts. Il suffit d'utiliser, dans la formule d'écart type, les rendements après impôts calculés précédemment et on obtiendra le même résultat que si on avait utilisé le rendement brut. DOSSIER b) L'écart type des comptes d'investissement À la différence de ceux des régimes différés et du CELI, les revenus d'un compte non enregistré sont imposés annuellement. L'imposition des gains du compte non enregistré dépend du type de revenu généré (intérêts, dividendes, gains en capital). Le principe de l'écart type après impôts d'un compte non enregistré est similaire à celui des comptes enregistrés, mais on doit lui appliquer la même imposition qu'aux revenus, c'est-à-dire que l'écart type dépend aussi du type de revenu généré. Nous obtenons ainsi la formule suivante : Prenons par exemple un portefeuille composé seulement d'actions canadiennes qui a un rendement de 6,10 %, dont 4,60 % sont attribuables à du gain en capital et 1,50 % à un dividende. Avec un taux marginal d'imposition maximum, nous pouvons conclure que l'investisseur reçoit 70 % du rendement brut 1 , mais supporte aussi environ 70 % du risque 2 . c) Théorie moderne du portefeuille Dans la théorie moderne du portefeuille, mieux connue sous le nom de courbe de Markowitz, l'écart type est particulièrement important pour constituer un portefeuille efficient, c'est-à-dire un portefeuille avec la combinaison optimale d'actifs, celle qui donnerait le rendement espéré le plus élevé selon un écart type donné. Mais la courbe de Markowitz est aussi influencée par les impôts latents d'un compte d'investissement. Dans l'exemple qui suit, nous illustrons différentes combinaisons dans un CELI et dans un compte d'investissement. Avec l'hypothèse d'une corrélation neutre entre les comptes et d'un écart type sans ajustement de 13 % pour les actions et de 8 % pour les revenus fixes, on obtient la courbe efficiente orange, qui représente les différentes combinaisons dans un CELI. La courbe bleue représente celles d'un compte non enregistré. 1 ((4,60 % (1 – 53,31 % × 50 %) + 1,50 % (1 – 40,10 %)) × 6,10 %) 2 L'investisseur reçoit 73 % du rendement de 4,60 % provenant du gain en capital, plus 59,9 % du 1,50 % attribuable au dividende, pour un rendement total après impôts de 4,2726 %. L'investisseur reçoit 4,2726 % × 6,10 %, soit 70 % du rendement brut. 3 En prenant pour hypothèse que le rendement ne contient aucune composante de dividende. On remarque que lorsqu'on applique un taux d'imposition hypothétique aux rendements espérés, le rendement et l'écart type du portefeuille baissent. 2. Le bêta Le bêta est une autre mesure qui permet d'évaluer le risque d'un portefeuille et qui doit aussi être calculée après impôts. Il existe plusieurs façons de calculer le bêta d'un titre, mais la plus commune utilise le modèle de régression du marché (Market Model Regression). Sommairement, cette méthode fait régresser les rendements des titres individuels par rapport aux rendements du marché. Ainsi, le bêta représente la pente de la ligne de régression et compare donc le risque d'un titre à un indice de référence. En pratique, on utilise la variable bêta avec le modèle d'évaluation des actifs financiers (MEDAF, ou CAPM en anglais) pour obtenir une estimation du taux de rendement espéré par le marché pour un titre en fonction de son risque systématique. Tout comme l'écart type, le bêta est le même avant et après impôts dans les régimes différés et le CELI, mais doit être ajusté selon la provenance des revenus pour les comptes d'investissement. Ainsi, voici la formule MEDAF pour les comptes d'investissement : Prenons par exemple une action canadienne dont le bêta initial est de 0,8, avec une prime de risque de marché de 4,80 % et un taux sans risque de 1,50 %. Avec le modèle de base MEDAF, nous obtenons un rendement espéré de 5,3 %, imposable comme un gain en capital 3 . En ajustant le bêta pour refléter le compte d'investissement, nous obtenons la courbe orange dans le graphique à la page suivante. Le point de départ demeure toujours le taux sans risque,

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