La Cible

Octobre 2021

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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17 ASSURANCE 5 Ibid., p. 45. 6 Ibid., p. 46-47. 7 Rappelons-nous ici que le consommateur peut souvent obtenir un taux d'emprunt réduit lorsqu'il n'emprunte pas la totalité du montant nécessaire à l'achat. En plus d'épargner l'intérêt sur le montant de mise de fonds initial, il peut verser moins d'intérêt sur l'ensemble du montant emprunté. Dans ce contexte, le taux de 5 % n'a rien d'excessif. sa nouvelle piscine ; il a rarement le temps de faire une réflexion en profondeur. Cela ne signifie pas que le consommateur renonce à se renseigner. L'étude indique que le consommateur se renseigne souvent après l'achat et que de 51 % à 66 % des répondants, selon le type de contrat, ont alors découvert un renseignement qu'ils estiment important 5 . Il s'agit souvent de renseignements sur les exclusions (de 39 % à 50 % des répondants, selon le type de contrat) ou la procédure d'annulation (de 28 % à 38 % des répondants, selon le type de contrat). Finalement, toujours selon le type de contrat, entre 22 % et 26 % des répondants ont réalisé qu'ils possédaient une couverture semblable dans une police d'assurance déjà détenue. Conséquences sur la situation financière Quelles sont les conséquences de cette méthode de gestion de risque ? D'abord, la mauvaise compréhension du contrat pourrait entraîner un refus d'indemnisation, lequel pourrait être le fruit d'une exclusion ou d'une déclaration inexacte de l'assuré. L'étude révèle d'ailleurs que cela se produit occasionnellement. De 7 % à 17 % des répondants (selon le type de protection) indiquent avoir rencontré un problème avec les assurances étudiées, qui pouvait être un refus d'indemnisation ou un problème relatif à l'admissibilité 6 . Un deuxième problème est le coût de renonciation, puisque les sommes versées en primes ne peuvent être utilisées à d'autres fins. Voyons l'exemple d'un couple qui verse des primes pour une assurance maladies graves, pour une assurance sur la vie d'un enfant et pour une assurance décès accidentel pendant 20 ans, pour un total annuel de 500 $. Plutôt que de payer ces primes, le couple pourrait épargner la même somme dans un CELI, au taux de rendement de 3,5 %. En considérant un taux d'inflation de 2 %, le couple pourrait avoir accumulé 11 698 $ après 20 ans (en dollars d'aujourd'hui). Ce rendement pourrait être plus élevé si on tient compte d'événements futurs imprévus. Par exemple, supposons que le couple remplace sa voiture dans 10 ans et que, n'ayant pas suffisamment épargné pour l'acheter comptant, il emprunte au taux de 5 % pendant 5 ans 7 . La valeur actuelle des montants passe alors de 11 698 $ à 12 292 $. Nous pourrions aussi envisager des exemples avec un REEE, qui verse une subvention de 30 % ou plus, ou la simple accumulation dans un fonds d'urgence qui éviterait l'emprunt sur une carte de crédit. Gérer la complexité par le recours à un professionnel Plutôt que de s'aventurer seuls dans ce marathon, Tao et Suong peuvent choisir une autre méthode pour composer avec l'information imparfaite : recourir à un professionnel comme vous. Contrairement aux représentants en assurance, dont la formation est surtout axée sur les produits, la vision globale du planificateur financier vous place dans une position privilégiée pour aider le couple à réduire l'incertitude liée à la complexité en tenant compte du coût d'opportunité (renonciation à un autre produit). Vous pouvez les aider à déterminer quels risques peuvent être absorbés en fonction de leurs actifs et de leurs objectifs. Ils peuvent alors mieux comprendre quelles couvertures sont nécessaires, optionnelles ou superflues. La démarche en planification financière propose d'évaluer les options possibles. Une assurance sera nécessaire lorsqu'il n'y a aucune méthode possible ou souhaitable pour gérer des conséquences financières catastrophiques. Ce n'est pourtant pas leur cas. Plusieurs des couvertures qu'ils ont accumulées couvrent d e s r i s q u e s s a n s c o n s é q u e n c e f i n a n c i è re catastrophique. Le décès accidentel n'entraîne aucune conséquence financière supplémentaire qui ne peut être couverte par une assurance décès conventionnelle, par exemple. Pour les parents qui doivent composer avec le décès d'un enfant, la tragédie est immense, mais n'est pas de nature financière puisque le décès d'un enfant entraîne des dépenses à court terme, mais les réduit à long terme (bien que le stress lié à un tel événement puisse mener à des problèmes de santé mentale et à un arrêt de travail). Paradoxalement, choisir l'épargne permettrait à Tao et Suong de composer avec les conséquences d'un plus grand nombre de risques. Ils pourraient absorber les conséquences financières de n'importe quelle maladie ainsi que celles des accidents, plutôt qu'être limités à une liste précise de maladies graves. Plutôt que de couvrir un seul assuré, le montant peut être utilisé pour les besoins de n'importe quel membre de la famille. Ils n'auraient pas à se soumettre aux aléas de la sélection des risques ou du processus de réclamation. La somme accumulée leur permettrait de faire face aux conséquences financières issues de causes autres que la santé, comme celles liées au chômage ou aux dommages matériels. La couverture plus large qu'offre l'épargne semble mieux convenir aux besoins de Tao et Suong. Certains diront que ces montants sont marginaux et ne méritent pas qu'on s'y attarde. Il s'agit d'une approche myope pour deux raisons. D'abord, les chiffres présentés plus haut sont

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