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4 Pour plus de détail à ce sujet, voir Module 3, chapitre 6, sous-section 6.1.2 de La
Collection de l'IQPF.
5 Voir, par exemple, Canada-vie et la Great-West qui abaissent leurs barèmes de
participations, et ce, avant même de tenir compte de l'impact de la COVID-19,
en ligne : .
6 Voir Module 3, chapitre 6, sous-section 6.1.2 de La Collection de l'IQPF, sous
« Éléments de planification ».
7 Pour plus de détails à ce sujet, voir Module 3, chapitre 6, sous-section 6A.4 de
La Collection de l'IQPF.
ASSURANCE
Naturellement, la structure de détention, c'est-
à-dire si le client détient la police au sein d'une
société ou non, aura une incidence sur le coût de
la prime. Or, cela ne devrait pas avoir d'incidence
sur la recommandation d'un produit plutôt qu'un
autre et ne devrait pas prévaloir sur les aspects
précédemment mentionnés.
De plus, dans un contexte de pandémie comme
celui que nous vivons actuellement, il y aurait lieu
de rappeler que le planificateur financier devrait
également s'assurer que le client a constitué un
fonds d'urgence suffisant et adapté à sa situation
particulière. Il devrait aussi vérifier que le client
n'aura aucune difficulté à maintenir le paiement
des primes d'assurance au fil du temps, puisque
le non-paiement de celles-ci pourrait avoir des
conséquences désastreuses sur la stratégie
adoptée par le client.
Lorsque le client satisfait à l'ensemble de ces
critères, le planificateur financier devrait alors lui
demander s'il souhaite maximiser la valeur de
sa succession. C'est seulement lorsque le client
répond à cette question par l'affirmative que
le planificateur financier devrait recommander
l'assurance vie entière avec participation ou
l'assurance vie universelle dont la valeur de
rachat est ajoutée au capital-décès. Autrement,
il devrait plutôt recommander une assurance vie
entière sans valeur de rachat ou une assurance
vie universelle dont la valeur de rachat n'est pas
ajoutée au capital-décès.
Le choix entre une police d'assurance vie universelle
(VU) et une police d'assurance vie entière (VE)
reposera quant à lui essentiellement sur des
aspects qualitatifs tels que le désir du client de
contrôler ou choisir le type de placement associé
à la composante épargne du contrat ou encore
la flexibilité par rapport au paiement des primes,
par exemple. La Collection décrivant très bien les
principales caractéristiques des différents types de
contrats permanents
4
, nous ne nous attarderons
pas plus sur le sujet.
Toutefois, encore une fois en lien avec le contexte
actuel, il y aurait lieu de mentionner que l'assurance
vie avec participations risque fort bien de ne pas
répondre aux attentes de rendements illustrés,
et ce, en raison de la faiblesse des taux d'intérêt
depuis quelques années et du fait que cela risque
de perdurer. Ainsi, le planificateur financier devrait
insister auprès de son client afin que ce dernier
obtienne des illustrations effectuées avec des
taux de rendement de – 2 % sous les barèmes de
participations actuels des assureurs afin d'avoir
un reflet plus réaliste des résultats espérés
5
. Il
devrait ainsi s'avérer plus intéressant pour le client
d'investir au sein d'une VU offrant des options de
placement liées aux marchés boursiers qu'au sein
d'une VE avec participations.
Indépendamment de cet aspect, le planificateur
financier devrait toujours effectuer un rapproche-
ment entre le profil d'investisseur du client et la
recommandation de produit. En effet, la solution
d'investissement retenue au sein de la composante
épargne de la police VU devrait refléter la tolérance
au risque du client. Aussi, le rendement des polices
d'assurance VE avec participations étant major-
itairement composé de retour de primes et du ren-
dement du portefeuille y étant associé, lui-même
composé majoritairement de produits obligataires
ou de revenu fixe, la recommandation de ce pro-
duit convient habituellement plus aux clients dits
« conservateurs » ou devrait, à tout le moins, agir
à titre de produit à revenu fixe dans la composition
du portefeuille de placement du client.
En effet, notons que parmi les conclusions tirées
de l'étude Life Insurance as an Investment Vehicle
faite par l'actuaire Michael Hawkins, on mentionne
que l'investissement au sein d'une assurance vie
pourrait n'entraîner que des gains modestes pour
les héritiers si ces derniers n'accordent pas de
valeur à la protection fournie par l'assurance vie
et que dans le cas d'un investisseur qui investirait
normalement au sein d'un portefeuille d'actions,
il pourrait même y avoir perte de valeur pour
les héritiers
6
. Cela pourrait s'avérer différent
dans le cas des stratégies dites « de prêt levier
avec l'assurance corporative », mais cet aspect
pourrait faire l'objet d'une chronique en soi
7
et
ne devrait pas supplanter les principes énumérés
précédemment.
En conclusion, nous avons tenté de démontrer
qu'il peut être aisé pour un planificateur financier
d'effectuer une recommandation de produit
adéquate et de déterminer s'il est justifié d'investir
au sein d'une police d'assurance vie avec valeur de
rachat sans qu'il ait une connaissance approfondie
des produits d'assurance, mais plutôt à l'aide
des connaissances dites « générales » que tout
planificateur financier devrait maîtriser. Notez
toutefois qu'il existe certaines exceptions à ces
principes. Un planificateur financier ne devrait
donc pas employer cette méthodologie avec
rigidité lorsque des explications logiques et
mathématiques peuvent s'appliquer au-delà de ces
principes. Une prochaine chronique en détaillera
quelques exemples.