La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.
Issue link: https://digital.carswellmedia.com/i/882035
2 2 DONNÉES DE BASE PARER À TOUTE ÉVENTUALITÉ Étude de cas Il y a quelques mois, Anne-Lise et Jean-Étienne ont reçu la nouvelle qu'aucun parent ne souhaite recevoir : leur fille Marie-Alice, âgée de deux ans, est atteinte du syndrome de Rett, une maladie génétique rare. Marie-Alice éprouve des problèmes de mouvements, de coordination et de communication qui nuisent à sa capacité de parler, de marcher et d'utiliser ses mains. Elle devrait vivre passé l'âge de 10 ans et a de bonnes chances d'atteindre ses 35 ans, mais à l'âge adulte, elle ne pourra probablement ni parler ni marcher. Anne-Lise et Jean-Étienne réalisent qu'ils doivent planifier leurs finances, encore plus que s'ils avaient un enfant en pleine santé. Leur première préoccupation est d'assurer la sécurité financière de Marie-Alice, advenant leur décès. Ils « magasinent » donc une assurance vie et se rendent vite compte qu'ils doivent regarder plus loin que le montant de la prime et le montant de la couverture. On leur a mentionné, entre autres, qu'ils devraient peut-être envisager d'ajouter quelques options sur leur contrat d'assurance vie. Anne-Lise et Jean-Étienne veulent également prévoir, dans leur testament, la création d'une fiducie pour Marie-Alice. Leur planificatrice financière leur fait réaliser qu'il est important de dicter, dans l'acte de la fiducie, une politique de placement qui protégera leur enfant. Jean-Étienne a une autre raison de consulter sa planificatrice financière : il vient d'apprendre le décès de son demi-frère, Jean-Baptiste. Les deux demi-frères ne se parlaient plus depuis plusieurs années parce que Jean-Baptiste était joueur compulsif. Jean-Étienne est le seul membre survivant de la famille de son demi-frère. À cause de ses problèmes de jeu, Jean-Baptiste s'était beaucoup endetté et sa succession est déficitaire. Naturellement, Jean-Étienne ne veut pas hériter des dettes de son demi-frère, mais il faut faire l'inventaire successoral. Peut-il le faire ? La planificatrice financière du couple leur conseille de prévoir aussi leurs finances en cas de séparation. Il faut être réaliste, beaucoup de couples ne survivent pas à la dure réalité de devoir s'occuper d'un enfant handicapé. Dans cette optique, il faudrait donc s'assurer de bien comprendre les conséquences d'une rupture matrimoniale dans le contexte des régimes de retraite au Québec. Justement, Anne-Lise a bien peu d'épargne-retraite à ce jour. Et son institution financière lui recommande d'emprunter pour cotiser à son REER. Même que l'institution insiste pas mal… Est- ce une bonne idée ? Présentation de la famille Anne-Lise Mailhot 33 ans Anne-Lise travaille depuis quelques années comme dessinatrice pour une chaîne de boutiques de vête- ments pour femmes. Elle et son mari Jean-Étienne habitent un bas de triplex en ville, mais ils songent à acheter une petite maison en banlieue afin de l'adapter aux besoins de leur fille handicapée. Jean-Étienne Latour 36 ans Jean-Étienne est stratège marketing et commu- nication pour une entreprise de développement immobilier. Il est marié à Anne-Lise depuis quatre ans. Sa mère est décédée d'un cancer en 2010, mais son père vit toujours. Jean-Étienne avait un demi- frère plus âgé, qui est décédé tout récemment. Il avait coupé les ponts avec ce dernier lorsqu'il l'a surpris en train de lui voler de l'argent. Jean-Baptiste 47 ans J e a n - B a p t i ste v i e n t d e d é c é d e r d a n s d e s circonstances nébuleuses. Il souffrait d'un problème de jeu compulsif qui a commencé dans sa vingtaine. Lorsqu'il a visité un casino pour la première fois, Jean-Baptiste a gagné, ce qui lui a donné le goût de jouer à nouveau… Au fil du temps, il a tout perdu. Il avait du mal à garder un emploi et s'était lourdement endetté.