La Cible

Août 2016

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

Issue link: https://digital.carswellmedia.com/i/710910

Contents of this Issue

Navigation

Page 11 of 23

12 lacible | Août 2016 ASSURANCE Jean-Nagual Taillefer B.A.A., Pl. Fin. Planificateur financier et conseiller en sécurité financière Services financiers Jean-Nagual Taillefer Inc. Étude de cas À 65 ans, Pierre et Yvonne s'apprêtent à prendre leur retraite. En plus de leurs maigres fonds de pension et des rentes gouvernementales, ils peuvent compter sur le fait qu'ils ont amassé 5 0 0 0 0 0 $ e n é p a rg n e R E E R . S e l o n l e u r s estimations, ils devront retirer environ 17 000 $ par année de leurs épargnes enregistrées (le tout indexé annuellement à compter de 65 ans). Sachant qu'au décès, les sommes accumulées dans un REER ou un FERR entraînent des impôts et que les incidences fiscales du décès peuvent être reportées au décès du dernier des conjoints, ils envisagent de souscrire une assurance vie payable au second décès pour couvrir ces impôts. Est-ce un choix judicieux ? Avant même d'entrer dans les calculs, la stratégie comporte déjà des failles. En effet, comme ils se serviront des sommes accumulées pour combler une partie de leurs besoins de retraite, le solde du compte REER ou FERR diminuera progressivement, et par conséquent, les impôts à payer aussi. Ainsi, comment déterminer le montant du capital à couvrir ne sachant pas le moment de leur décès ? Certains produits d'assurance vie sont à capital dégressif, mais ne décroîtront pas nécessairement à la bonne cadence. Cela dit, souscrire une assurance vie entraînera un coût additionnel. Toutes choses étant égales par ailleurs, à moins d'accepter une diminution de leur qualité de vie, notre couple devra donc retirer une somme additionnelle 1 de leurs actifs enregistrés afin de payer la prime de leur police. Les graphiques 1 et 2 dressent l'évolution de leur situation avec et sans l'assurance 2 . Nous constatons qu'en souscrivant une assurance, notre couple vient d'amputer cinq ans à leurs liquidités pour la retraite. Pierre et Yvonne s'exposent donc à une probabilité beaucoup plus élevée qu'au moins l'un d'entre eux survive à leurs économies et doive radicalement réduire son niveau de vie. Considérant que les taux de rendement sont fluctuants et non fixes comme dans nos projections, l'impact de souscrire une assurance pourrait être encore plus dommageable si surviennent des années de rendements négatifs. COUVRIR L'IMPÔT DES REER, UNE BONNE AFFAIRE ? 1 Basé sur le coût d'une prime d'assurance vie T-100, pour un capital décès de 265 000 $, payable au second décès, pour un homme et une femme de 65 ans, tous deux non fumeurs. La prime annuelle de 4 838 $ étant payée avec de l'argent après impôts, à un taux marginal de 37,12 %, le revenu additionnel brut nécessaire pour assumer la prime est de 7 694 $ par année. 2 Les graphiques furent complétés en utilisant les Normes d'hypothèses de projection 2015 de l'IQPF. Nous avons utilisé le taux de rendement pour un portefeuille conservateur (2,80 %). Le taux marginal d'impôt utilisé au décès est de 53,31 % (valable jusqu'à ce que le REER devienne inférieur à 200 001 $). 3 Certains produits (VU et Vie Entière) permettent une accumulation qui pourrait compenser la prime manquée, mais ces produits sont plus dispendieux que le T-100 et, donc, accentueraient les risques de liquidités. Graphique 1 Graphique 2 De plus, pour qu'un contrat soit maintenu en vigueur, sa prime doit être payée annuellement, au plus tard 30 jours après la date d'anniversaire du contrat. Les conséquences seraient désastreuses si Pierre ou Yvonne, avec l'âge ou après le décès de l'un d'entre eux, omettait de payer la prime à la suite d'un oubli, d'un déménagement, d'une perte de facultés ou encore si le paiement n'était pas effectué à temps à la suite d'une prise en charge financière par un mandataire 3 . Aussi, qu'adviendrait-il s'il y avait un imprévu important (dépense, maladie, etc.) ? Pierre

Articles in this issue

Archives of this issue

view archives of La Cible - Août 2016