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lacible | Mai 2022
1 David ROTHWELL, À quel point la pauvreté est-elle répandue au Canada ?,
présenté dans le cadre du symposium « Utiliser la recherche pour améliorer le
bien-être financier des Canadiens » de l'Agence de la consommation en matière
financière du Canada. Accessible en ligne : .
2 Seulement quatre compagnies d'assurance de personnes ont fait faillite ; voir en
ligne : Assuris .
3 Inclut les frais d'administration, les commissions, les taxes sur le capital, etc.
4 AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS, Tableau 42 – Évolution des ratios
sinistres/primes au Québec selon la catégorie, dans Rapport annuel sur les
institutions financières 2020, p. 135 ; en ligne : .
LES FRANCHISES EN
ASSURANCE ET LA
RÉSILIENCE FINANCIÈRE
Stéphanie et Maxime ne s'entendent pas sur
le montant des franchises dans leurs contrats
d'assurance. Vaut-il mieux opter pour la franchise
la plus basse possible, pour ne pas se retrouver
dans une situation fâcheuse en cas de sinistre, ou
pour une franchise plus élevée, pour économiser
sur le montant de la prime ? Leur planificateur
financier est d'accord avec Stéphanie, qui préfère
opter pour des franchises plus élevées et ainsi
avoir une prime moins chère.
Selon David Rothwell, « 41 % des familles sont
financièrement vulnérables (actifs financiers
insuffisants pour survivre pendant 3 mois sur le seuil
de pauvreté) sans être pauvres monétairement »
1
.
Cette « pauvreté » des clients et leur méconnais-
sance du fonctionnement de l'assurance contribuent
à l'une des erreurs les plus courantes en gestion des
risques : le choix de franchises trop basses.
Trop souvent, les clients ne réalisent pas que
l'assurance est un jeu à somme négative pour eux
et à somme positive pour l'assureur. Dans un jeu à
somme négative, en moyenne les consommateurs
perdent de l'argent, car le total des gains (ici les
prestations versées par les assureurs) est inférieur
aux pertes (les primes payées par les assurés).
C'est l'assureur qui fait de l'argent (bénéfice), sinon
il ferait faillite
2
. Le tableau 1 illustre l'assurance selon
le point de vue de l'assureur et du consommateur :
ASSURANCE
Denis Preston
CPA, CGA, GPC, Pl. Fin.
Formateur et consultant
Assureur Consommateur
Prime Un revenu
(excluant les taxes
sur les primes)
Un coût (incluant les
taxes sur les primes)
Frais
3
Un coût Inclus dans les primes
Prestation Un coût Un dédommagement
financier pour une
perte subie
But de
l'assurance
Une source de
profit
Une protection contre
les conséquences
financières engendrées
par un risque
Assurance de dommages
Dans le tableau 2 à la page suivante
4
, on voit que
pour la période allant de 2011 à 2020, en moyenne
61,6 % des primes acquises par les assureurs de
dommages ont servi à payer des prestations. Dans
les sinistres directs subis, les assureurs incluent
les frais de règlement (évaluation des sinistres,
etc.). En tenant compte des frais de règlement et
de la taxe de vente de 9 % sur les assurances de
dommages (non inclus dans les primes acquises),
environ 50 % des primes payées (incluant les
taxes) par les consommateurs leur sont retournées.
La souscription d'une assurance de dommages
est nécessaire lorsque les clients ne peuvent pas
assumer les conséquences financières d'un risque,
par exemple l'incendie de leur maison, la perte
totale de leur automobile ou une poursuite en
responsabilité civile. Cependant, ils ont tout intérêt
à éviter les franchises trop basses et à ne pas faire
de petites réclamations qui affectent leur dossier
d'assuré.
À titre d'exemple, supposons qu'une assurance
automobile coûte 800 $ par année, avec une
franchise de 250 $, et qu'en augmentant la
franchise à 500 $, la prime baisse à 700 $, soit une
économie de 100 $. Cette économie représente
40 % de la diminution de sa protection d'assurance
de 250 $ (l'écart entre les deux franchises). En
épargnant ce montant de 100 $, il faudra 2,5 ans
pour accumuler la valeur de la diminution de la
franchise. Donc, à moins d'avoir une réclamation
tous les 2,5 ans, le client est gagnant, puisque
les économies de primes (une certitude) seront
supérieures à la franchise supplémentaire (une
probabilité) qu'il devra assumer en cas de
réclamation. De plus, si votre client réclame tous
les 2,5 ans, sa prime va exploser.
Tableau 1