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PLACEMENTS
5 Pour des exemples supplémentaires de conflits d'intérêts, vous pouvez consulter
l'article « Pour que le conseiller dorme tranquille ! » de La Cible d'août 2017.
6 Claude MONTMARQUETTE et Nathalie VIENNOT-BRIOT, The Gamma Factor
and the Value of Financial Advice, Série scientifique, CIRANO, 2016 ; en ligne :
.
7 Juhani T. LINNAINMAA, Brian MELZER et Alessandro PREVITERO,
« The Misguided Beliefs of Financial Advisors » (16 mai 2018), Kelley
School of Business Research Paper No. 18-9 ; en ligne or .
8 En date du 10 septembre, il sous-performait de 3,8 % par an depuis 10 ans.
En ligne : .
9 Jacques LUSSIER, Secure Retirement: Connecting Financial Theory and Human
Behavior, [Charlottesville (Virginie)], CFA Institute Research Foundation, 2019.
• Recommander un fonds d'obligation sur la base
de ses rendements passés, sans vérifier son taux
de rendement à l'échéance actuel et sa durée ;
• Conseiller à un retraité de décaisser en premier
ses placements non enregistrés sans vérifier par
une projection si cela est la meilleure option ;
• Recommander une répartition d'actifs sans tenir
compte des impôts.
Certains de ces conseils pourraient être interprétés
par une tierce partie comme étant le résultat d'un
conflit d'intérêts
5
: le désir d'avoir des honoraires
ou des commissions plus élevés.
Deux des biais les plus dangereux pour tous
les professionnels sont ceux de confirmation
et d'excès de confiance (ego). Le biais de
confirmation consiste à privilégier les informations
qui confirment nos idées ou hypothèses. Pour ce
qui est de l'excès de confiance, il s'agit d'avoir une
confiance excessive en notre jugement par rapport
à son exactitude.
Faisons un petit exercice. Parmi les deux études
suivantes, laquelle êtes-vous le plus enclin à lire
ou à « croire » ?
• The Gamma Factor and the Value of Financial
Advice
6
qui démontre la valeur ajoutée par les
conseillers ;
• The Misguided Beliefs of Financial Advisors
7
qui
démontre la valeur négative des conseillers.
Vous avez choisi ?
Alors, la première étude est en fait basée sur
un sondage qui a retenu 3 600 familles sur un
échantillon qui contenait au départ 18 333 familles. Il
a donc un biais de sélection très important. Dans la
seconde, on a étudié les comptes réels de presque
500 000 clients et plus de 4 000 conseillers. En
voici la conclusion :
Advisors trade frequently, chase returns,
prefer expensive, actively managed funds, and
underdiversify. Advisors' net returns of –3%
per year are similar to their clients' net returns.
Advisors do not strategically hold expensive
portfolios only to convince clients to do the
same; they continue to do so after they leave
the industry.
Trop de conseillers cherchent à battre les marchés
(alors que même Warren Buffet ne réussit plus
à le faire ), ce qui peut avoir des conséquences
fâcheuses : ils risquent de moins se concentrer sur
les objectifs de leurs clients et en plus, ces derniers
pourraient développer des attentes plus (trop ?)
élevées. Au bout du compte, on se retrouve
avec des clients insatisfaits et une plus grande
probabilité de poursuites !
Lorsque vous lisez des recherches, ne cherchez
pas à confirmer vos idées ! Lisez plutôt celles
qui remettent en cause vos conceptions. Par
exemple, le livre Secure Retirement: Connecting
Financial Theory and Human Behavior du CFA
Institute Research Foundation remet en question la
pertinence de toujours mettre les titres de créance
dans les placements enregistrés et les titres de
participation dans le non enregistré (section 7.2.3.,
"Optimizing" the Asset Location Decision?) .