La Cible

Octobre 2020

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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17 PLACEMENTS 5 Pour des exemples supplémentaires de conflits d'intérêts, vous pouvez consulter l'article « Pour que le conseiller dorme tranquille ! » de La Cible d'août 2017. 6 Claude MONTMARQUETTE et Nathalie VIENNOT-BRIOT, The Gamma Factor and the Value of Financial Advice, Série scientifique, CIRANO, 2016 ; en ligne : . 7 Juhani T. LINNAINMAA, Brian MELZER et Alessandro PREVITERO, « The Misguided Beliefs of Financial Advisors » (16 mai 2018), Kelley School of Business Research Paper No. 18-9 ; en ligne or . 8 En date du 10 septembre, il sous-performait de 3,8 % par an depuis 10 ans. En ligne : . 9 Jacques LUSSIER, Secure Retirement: Connecting Financial Theory and Human Behavior, [Charlottesville (Virginie)], CFA Institute Research Foundation, 2019. • Recommander un fonds d'obligation sur la base de ses rendements passés, sans vérifier son taux de rendement à l'échéance actuel et sa durée ; • Conseiller à un retraité de décaisser en premier ses placements non enregistrés sans vérifier par une projection si cela est la meilleure option ; • Recommander une répartition d'actifs sans tenir compte des impôts. Certains de ces conseils pourraient être interprétés par une tierce partie comme étant le résultat d'un conflit d'intérêts 5 : le désir d'avoir des honoraires ou des commissions plus élevés. Deux des biais les plus dangereux pour tous les professionnels sont ceux de confirmation et d'excès de confiance (ego). Le biais de confirmation consiste à privilégier les informations qui confirment nos idées ou hypothèses. Pour ce qui est de l'excès de confiance, il s'agit d'avoir une confiance excessive en notre jugement par rapport à son exactitude. Faisons un petit exercice. Parmi les deux études suivantes, laquelle êtes-vous le plus enclin à lire ou à « croire » ? • The Gamma Factor and the Value of Financial Advice 6 qui démontre la valeur ajoutée par les conseillers ; • The Misguided Beliefs of Financial Advisors 7 qui démontre la valeur négative des conseillers. Vous avez choisi ? Alors, la première étude est en fait basée sur un sondage qui a retenu 3 600 familles sur un échantillon qui contenait au départ 18 333 familles. Il a donc un biais de sélection très important. Dans la seconde, on a étudié les comptes réels de presque 500 000 clients et plus de 4 000 conseillers. En voici la conclusion : Advisors trade frequently, chase returns, prefer expensive, actively managed funds, and underdiversify. Advisors' net returns of –3% per year are similar to their clients' net returns. Advisors do not strategically hold expensive portfolios only to convince clients to do the same; they continue to do so after they leave the industry. Trop de conseillers cherchent à battre les marchés (alors que même Warren Buffet ne réussit plus à le faire ), ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses : ils risquent de moins se concentrer sur les objectifs de leurs clients et en plus, ces derniers pourraient développer des attentes plus (trop ?) élevées. Au bout du compte, on se retrouve avec des clients insatisfaits et une plus grande probabilité de poursuites ! Lorsque vous lisez des recherches, ne cherchez pas à confirmer vos idées ! Lisez plutôt celles qui remettent en cause vos conceptions. Par exemple, le livre Secure Retirement: Connecting Financial Theory and Human Behavior du CFA Institute Research Foundation remet en question la pertinence de toujours mettre les titres de créance dans les placements enregistrés et les titres de participation dans le non enregistré (section 7.2.3., "Optimizing" the Asset Location Decision?) .

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