La Cible

Octobre 2018

La Cible, magazine officiel de l’IQPF, est destinée aux planificateurs financiers et leur permet d’obtenir des unités de formation continue (UFC). Chaque numéro aborde une étude de cas touchant les différents domaines de la planification financière.

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11 FISCALITÉ En supposant qu'il ne soit pas possible d'obtenir l'unanimité quant à cette façon de procéder, l'alternative serait de conserver le REEE dans la succession ou de le transmettre aux héritiers en indivision successorale jusqu'à ce que les nouveaux souscripteurs puissent bénéficier d'un PRA. Le PRA, soit la remise du revenu de placement généré par les cotisations et les subventions au souscripteur du régime, n'est possible que si trois conditions sont respectées : - le souscripteur doit être domicilié au Canada ; - le REEE doit exister depuis au moins 10 ans ; - le bénéficiaire doit avoir au moins 21 ans et ne pas avoir droit à des PAE. Puisque Malcom n'a que 18 ans, une des conditions n'est donc pas satisfaite. Par contre, lorsqu'elle le sera, il faut rappeler que le PRA est imposable pour celui qui le reçoit et assujetti à une pénalité de 20 %. Cela dit, si le REEE avait été le seul actif qui composait la succession de Luc, le scénario aurait été plus catastrophique. En effet, il n'aurait alors pas été possible de l'attribuer à un seul des héritiers. Par la suite, en l'absence d'entente entre eux, puisque la succession n'est pas encore admissible à un PRA, la demande par les héritiers de recevoir un remboursement des cotisations aurait fait en sorte qu'en plus de retourner les subventions au gouvernement, la portion « revenus » du régime aurait due être remise par le promoteur du régime à un établissement d'enseignement désigné par le souscripteur. Conclusion Comme pour toute fable, il y a une morale à cette histoire. D'abord, toute personne majeure et capable devrait rédiger un testament, peu importe sa situation familiale et financière. Ensuite, les clauses prévoyant le transfert des régimes enregistrés devraient être particularisées pour chacun des régimes. La clause suivante devrait être éliminée des testaments parce qu'elle ne donne pas assez de flexibilité au liquidateur et aux héritiers pour proposer une planification post-mortem du transfert des régimes enregistrés : Je lègue à titre particulier à ma conjointe tous les droits, titres et intérêts que je pourrai détenir au moment de mon décès, dans tous mes régimes d'épargne à fiscalité avantageuse (REER, FERR, RPA, RRI, RPDB, CELI, REEE), à charge par cette dernière d'acquitter ou supporter les impôts inhérents s'il y a lieu. Rien n'est parfait. Il n'est pas toujours facile de transmettre de façon fiscalement optimale les régimes enregistrés (REER, FERR, CELI ou REEE). Il est important de discuter avec les clients de façon à bien comprendre leurs intentions. Une bonne connaissance des produits et des règles fiscales propres à chacun de ces régimes est fondamentale pour qu'ils soient transmis harmonieusement aux bons héritiers et au bon moment.

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